Faut-il voir le verre à moitié vide ou à moitié plein quant à l’éthique de ce Mondial de football 2022 ? Tout est question de point de vue.
Six ans après l’attribution de la compétition mondiale, des voix s’élèvent tardivement, à la veille des premiers matches, appelant à boycotter le Mondial 2022. Mais c’est oublier que le fait d’avoir été désigné comme organisateur de cette compétition majeure a justement déjà permis de véritables avancées en la matière. Comme l’a il y a peu déclaré le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, émir du Qatar, dans sa première interview en Europe, accordée à l’hebdomadaire Le Point, « il y a des gens qui n’acceptent pas qu’un pays arabe musulman comme le Qatar accueille la Coupe du monde. Ceux-là trouveront n’importe quel prétexte pour nous dénigrer. »
Face aux alertes quant aux conditions de travail sur les chantiers de construction des stades et hôtels, l’émirat a en effet pris rapidement des mesures fortes, modifié la loi et fait que quiconque maltraitant un employé soit puni. Le Qatar a également ouvert ses portes aux ONG et coopéré avec elles. Autant de progrès soulignés récemment par Alasdair Bell, Secrétaire Général adjoint de la FIFA devant le Conseil de l’Europe, en octobre dernier, dans le cadre d’une audition intitulée « Gouvernance du sport et droits sociaux : protection des droits des travailleurs au Qatar ».
La FIFA a d’ailleurs inscrit la question des droits humains au cahier des charges de tous ses tournois, dès 2017. Selon la FIFA, le Qatar a réalisé des avancées « concrètes et incontestables » sur la question du droit du travail, progrès reconnus notamment par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et le congrès de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Des progrès indubitables intervenus durant la préparation de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2022. Par exemple, le Qatar s’est grâce à la coupe du monde doté d’une loi sur un salaire minimum non-discriminatoire. Quelque 300 000 travailleurs ont bénéficié de l’introduction de ce salaire minimum. L’émirat a également renforcé les mesures de protection contre les températures très élevées et mis en place des comités de travailleurs. FIFA et émirat se penchent également sur comment faire en sorte que toutes les personnes ayant subi des accidents du travail puissent être dédommagées.
Certes, toutes ces réformes ne sont pas simples à mettre en œuvre. Mais « cette Coupe du Monde au Qatar est le premier grand événement sportif à présenter un effet positif à long terme dans le domaine des droits humains, a rappelé Alasdair Bell. Quand le rideau sera tombé sur la Coupe du Monde, ces innovations doivent être maintenues et même s’étendre à l’ensemble du Moyen-Orient.” De quoi faire du Qatar un exemple en la matière pour les pays voisins.
A.C.
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